L’EXORCISME DANS LES DIFFERENTES RELIGIONS

Par ALIENOR GOUDET

Satan, le Malin, Belzébuth… les noms donnés
au diable
Satan, Lucifer, le tentateur… L’ennemi des
hommes est connu sous bien des noms.
Chacun d’eux fait référence à une
caractéristique de l’ange déchu.
La plupart des noms que l’on emploie pour
désigner le diable se trouvent dans la Bible.
D’autres se sont ajoutés dans la culture
chrétienne et littéraire au fil des siècles. Leurs
étymologies dévoilent divers aspects de la
créature malfaisante qui jalouse les hommes.
Découvrez le diable dans ses moindres détails.


1 • SATAN
Ce nom a des origines grecque et hébreuse. Il
signifie « adversaire » ou « accusateur ». Satan
est l’adversaire des hommes, car c’est celui
que l’on combat. Il est également accusateur
car il accuse les hommes devant Dieu, les
considérant

comme créatures inférieures à lui.
Le jour où les fils de Dieu se rendaient à
l’audience du Seigneur, le Satan, l’Adversaire,
lui aussi, vint parmi eux. (Jb 1, 6)


2 • LUCIFER
Le diable était le plus beau des anges. Puis il
s’est rebellé contre Dieu. Lucifer signifie « étoile
du matin » ou « porteur de lumière ». Hélas, sa
jalousie envers les hommes l’en a rendu
indigne.
Tu es tombé du ciel, astre brillant, fils de
l’aurore ! Tu es renversé à terre, toi qui faisais
ployer les nations […] (Is 14, 12)


3 • LE DIABLE
Issu du verbe grec qui signifie calomnier, le «
diable » est celui qui sépare, le diviseur. Ce
nom reflète le désir du diable de diviser
l’humanité et d’entretenir la discorde au sein de
celle-ci. Car Dieu demande est l’unité des
hommes.

Alors Jésus fut conduit au désert par l’Esprit
pour être tenté par le diable. (Mt 4, 1)


4 • LE TENTATEUR
Ce nom-là dénonce l’un des stratagèmes
favoris du diable pour faire tomber l’homme
dans le péché. En l’attirant à l’égoïsme et la
démesure, il espère mener l’humanité à sa
perte. Le diable sait se servir des faiblesses
d’autrui.
Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es Fils
de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent
des pains. » (Mt 4, 3)


5 • LE DÉMON
Ce nom ne s’applique pas uniquement au
diable mais tout esprit malfaisant. Cela signifie
tout simplement « mauvais esprit ».
Jésus menaça le démon, et il sortit de lui. À
l’heure même, l’enfant fut guéri. (Mt 17, 18)


6 • LE MALIN

Aujourd’hui, ce terme peut être utilisé comme
un compliment, mais son origine n’est pas très
flatteuse. Le malin est celui qui engendre le mal
et utilise la ruse. On décrit le diable comme un
être sournois qui emploie des méthodes de
couard pour parvenir à ses fins.


7 • BELZÉBUTH
À l’origine, Belzébuth ou Béelzéboul est une
divinité maléfique à l’apparence d’un insecte
géant. Elle n’a pas nécessairement de lien avec
Satan. Mais il arrive que l’on fasse référence au
prince des ténèbres par ce nom aussi. Il signifie
« le seigneur des mouches. » Ce titre, quelque
peu moqueur, dénonce la médiocrité de la
puissance du diable face à celle de Dieu. Il
n’est Seigneur que des mouches.

Les scribes, qui étaient descendus de
Jérusalem, disaient : « Il est possédé par

Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il
expulse les démons. » (Mc 3, 22)

8 • LA BÊTE
Dans l’art, le diable est souvent représenté par
des animaux féroces pour illustrer ses qualités
macabres. Le serpent (Gn 3, 1) tapis dans
l’ombre murmure et trompe. Le lion (Ps 9B, 9)
s’attaque aux faibles. Et le dragon (Ap 12, 7)
brûle et décime tout sur son passage. L’image
de la bête projette en l’homme la crainte d’un
monstre. Un monstre qui pourtant se fait
minuscule lorsqu’il entend le nom de Dieu.
Le premier partit et répandit sa coupe sur la
terre : il y eut un ulcère malin et pernicieux sur
les hommes qui portaient la marque de la Bête,
et sur ceux qui se prosternaient devant son
image. (Ap 16, 2)

Par ALIENOR GOUDET

4 Novembre 2021

Non, Satan n’est pas un « dieu maléfique » qui
rivalise avec Dieu
Beaucoup imaginent que le diable est un rival
de Dieu lui-même. Pourtant, il ne s’agit que
d’une créature au pouvoir limité.


Par PHILIP KOSLOSKI
27 Septembre 2021

Certaines traditions religieuses dans le monde
soutiennent l’existence de deux entités
puissantes. Selon elles, il existe un dieu bon et
un dieu maléfique. Et l’affrontement de ces
deux divinités rivales affecterait le monde des
hommes. Malheureusement, cette croyance
s’est souvent répandue dans le christianisme,
de sorte que Satan dispose pour certains d’un
statut semblable à Dieu. Des chrétiens croient
en conséquence que le

diable est capable de rivaliser avec Dieu…
Rien n’est plus faux. L’Église catholique défend
depuis toujours que le diable est une créature
alors que Dieu est Créateur. C’est Lui qui a
créé Lucifer comme un ange bon et c’est ce
dernier qui a choisi de se rebeller pour choisir la
haine et l’isolement plutôt que l’union avec
Dieu.

L’Écriture et la Tradition de l’Église voient en
cet être un ange déchu, appelé Satan ou
diable. L’Église enseigne qu’il a été d’abord un
ange bon, fait par Dieu. Le diable et les autres
démons ont certes été créés par Dieu
naturellement bons, mais c’est eux qui se sont
rendus mauvais

Satan, créature
Il est important de noter que Satan est un être
créé qui a reçu son existence de Dieu. Il
dépend de Dieu qui lui a donné la liberté

de Le rejeter, Lui et ses desseins. Cela signifie
que Satan a un pouvoir limité, qui lui est donné
par Dieu.

La puissance de Satan n’est cependant pas
infinie. Il n’est qu’une créature, puissante du fait
qu’il est pur esprit, mais toujours une créature :
il ne peut empêcher l’édification du Règne de
Dieu. Quoique Satan agisse dans le monde par
haine contre Dieu et son Royaume en Jésus-
Christ, et quoique son action cause de graves
dommages – de nature spirituelle et
indirectement même de nature physique – pour
chaque homme et pour la société, cette action
est permise par la divine Providence qui avec
force et douceur dirige l’histoire de l’homme et
du monde. La permission divine de l’activité
diabolique est un grand mystère, mais » nous
savons que Dieu fait tout concourir

au bien de ceux qui l’aiment « .

Si Dieu laisse à Satan une certaine liberté pour
faire des ravages dans le monde, Il le fait en
vue de Son plan pour l’humanité. Les hommes
peuvent difficilement comprendre le dessein de
Dieu. Mais tout sera révélé à la fin des temps,
où même les actes de Satan prendront un
certain sens.

Le diable est une créature imposante, mais il
n’est ni Dieu ni rival du Très-Haut. Si l’on se
sent menacé par lui, il suffit d’invoquer le nom
du Seigneur devant lequel Satan recule
toujours.

Cette prière que le diable déteste
Par PHILIP KOSLOSKI
21 Mars 2018

Quand il entend cette prière, Satan ne peut que
battre en retraite.
Satan a les hommes en horreur. Il voue
notamment une haine farouche à ceux qui
prient du plus profond de leur cœur, surtout s’ils
disent une phrase en particulier. Car cette
phrase vient contredire celle qu’il aurait dite à
Dieu quand il s’est rebellé contre lui.

De nombreux mythes entourent cette rébellion
contre le Seigneur au début des temps. Créé
comme tous les autres anges pour glorifier et
servir le Seigneur, Lucifer, le “porteur de
lumière”, aurait dû Le servir mais s’en est
finalement détourner. De nombreux exégètes
ont vu en ce passage du livre de Jérémie une
parfaite illustration de cette scission irréversible
:

“Oui, depuis longtemps tu as brisé ton

joug, rompu tes liens. Tu as dit : “Je ne servirai
pas !”” (Jr 2, 20)
Au XVIIe siècle, l’écrivain anglais John Milton
écrivit un célèbre poème intitulé “Le Paradis
perdu”, dans lequel il relate la chute de Satan.
Dans un vers, il lui fait dire ces paroles latines :
Non serviam, “Je ne servirai pas”. La logique
veut donc que la prière que le diable déteste le
plus soit tout simplement l’inverse de cette
phrase, à savoir : “Je servirai”, serviam. Dans
son ouvrage Chemin, saint Josemaría Escrivá
médite sur cet antagonisme.

Le non serviam de Satan n’a été que trop
fécond. Ne te sens−tu pas généreusement
poussé à dire chaque jour, décidé à prier et à
agir, un serviam, “je te servirai, je serai fidèle !”
qui dépasse en fécondité son cri de rébellion ?

De nombreuses personnes à travers le monde
entament leur journée en disant cette courte
prière du serviam, vouant ainsi leur journée et
leur vie entière à Dieu. C’est une prière du
cœur, qui vient contrecarrer le non serviam de
Satan. À l’image de la prière de Jésus, très
populaire chez les chrétiens d’Orient (“Seigneur
Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi
pécheur”), elle tient en une phrase que l’on peut
répéter à de nombreuses reprises tout au long
de la journée, plus particulièrement quand on
est soumis à une tentation. On peut alors
ajouter : “Je servirai Dieu”.

Cette phrase n’est pas sans rappeler les
paroles de la Vierge Marie en réponse à l’ange
Gabriel

lors de l’Annonciation : “Voici la
servante du Seigneur ; que tout m’advienne
selon ta parole.” (Lc 1, 38) Ce

simple fait, cette disponibilité totale pour le
Seigneur, font que Satan a la Vierge Marie en
horreur, comme en témoignent ces dialogues
qu’il a eu avec le père Gabriele Amorth, ancien
exorciste au Vatican.

Père Amorth : “Quelles sont les vertus de la
Madone qui te font le plus enrager ?”
Satan : “Elle me met en colère parce qu’elle est
la plus humble de toutes les créatures et parce
que je suis le plus orgueilleux. Parce qu’elle est
la plus pure de toutes les créatures et que je ne
le suis pas. Parce qu’elle est la plus obéissante
à Dieu et moi, je suis le rebelle !”

Servir Dieu, voilà la vraie vocation de toute vie
chrétienne, comme l’explique Jésus lui-même
dans les Évangiles :

“Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et
là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si
quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.” (Jn
12,26)

La prochaine fois que vous chercherez une
prière permettant de montrer votre loyauté sans
faille au Seigneur et de vous confier à sa
Providence, dites simplement ces mots : “Je
servirai”.